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-B_T_B-'s blog

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8 septembre 2015

[WOUIP] la Gardienne du Temple

Titre ô combien aguicheur, mais qui ne cache que la suite de ma petite bande ISC pour EDEN.

Au programme, une Black Kunoichi en wip. Le petit robot pour le concours du temple m'a bien fait kiffer à mettre en couleur, j'ai donc décidé de garder le même schéma pour les autres. Parce que c'est classe et que ça marche bien visuellement. Et peindre dans le frais c'est rigolo. Mais pas facile. Contradiction, mère de nos maux.

 

Le vert est fini, le noir est en cours, j'ai fini ma séance de peinture avec les aplats rouges, pour mieux lire tout ça. La photo fait des contrastes de folie, c'est moins tranché que ça en vrai.

 

 

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J'hésite à reprendre un peu le fondu du chapeau, mais ne maîtrisant pas encore vraiment la technique, notamment au niveau de la dillution,.j'ai peur de tout foirer. Le mieux est l'ennemi du bien. Je pense plutôt camoufler un peu les défauts avec le cerisier en free-hand.

 

That's all folks!

 

-B_T_B-

 

Grrmblbl de photo qui ne veut pas rester droite...

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29 août 2015

Ma proposition pour le concours du Temple de Morikun

Salut!

A moins que vous ne viviez sur une autre planète (auquel cas vous auriez sans doute difficilement accès à ce blog et ne pourriez donc pas me lirec ce qui vous disqualifie de fait), le figoblogosphère a été agitée par un évènement d'ampleur récemment, un tsunami figurinistique s'est abattu sur le web, sous la forme d'un coucours de peinture. Oui, mais as n'importe quel concours de peinture, ni plus ni moins que celui de Morikun, qui anime (oui oui, anime, quand on voit la verve du personnage et son caractère bien trempé, ce terme convient) le blog le Temple de Morikun, et ponctue l'actualité de notre microcosme par ses inénarrables coups de gueule (oui, inénarrables, car beaucoup trop longs pour être contés), ses coups de pinceaux, ses coups de coeurs. Du coup, avec la barre franchie des 300 000 visites, le bon homme a décidé d'organiser quelque réjouissance pour fêter ça, sous la forme d'un concours de peinture. Et ça c'est cool, parce que moi, j'aime bien al peinture. Alors je me suis sortis les doigts de l'orifice pour pondre quelque chose de mes petites mains. Et valà c'que ça a donné: 

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Bon, c'est loin d'être parfait, mais j'en suis très content. Première fois que je peins une figurine dans le frais et c'est hyper agréable. Ca faisait aussi fort longtemps que je n'avais rien peint par pur plaisir, ma pratique étant souvent conditionné par le tas de figurines qu'il me reste à achever. Et là j'avais ce petit robot, une sorte de Wall-E du jeu EDEN, acheté compulsivement à Geekopolis, qui était tout désigner pour remplir le rôle de mon champion. C'est pas un guerrier, il dégage quelque chose de poétique, à l'imaginer vagabondant sur les champs du bataille dévastés par l'apocalypse, alors j'ai voulu renforcer le truc avec des fleurs, une sorte de cerisier sur le robot, et une grosse fleur devant lui, comme s'il la regardait, survivance curieuse, élan de la vie que se prolonge même après le néant et la gehenne des bombes. 

 

 

Plus qu'à faire un petit haïku à présent.

 

EDIT:

L'aube suit le feu

Après la mort, le silence

Le gardien renaît.



-B_T_B-

28 juin 2015

Au revoir Cyril...

Il est trois heures du matin, l'heure d'aller se creuser sa place sous les draps. Une dernière page, un dernier lien hypertexte. Et Cyril est mort.

 

Il fallait en parler sur ce blog. C'est Cyril qui m'avait inspiré pour le créer, lui qui était mon seul lecteur, lui qui me prodiguait ses encouragements. J'ai quelques figurines qui attendent d'être montrées sur ces pages. Et j'attendais encore et encore, d'avoir fini telle ou telle unité, de pouvoir présenter cinq bonshommes de telle ou telle faction. Et toujours, j'imaginais Cyril en juge de mes peinturlurages, admiratif que je suis de ce qu'il fait, avec l'espoir un peu vain de pouvoir un jour être sélectionné dans son best-of, non pour ce que j'écris, mais pour ce que je peins. Si l'envie de conserver ce blog est encore présente, c'est uniquement grâce à lui.

 

Cyril tricératops

 

On ne se connaissait pas dans « la vraie vie ». Seulement dans cette -faussement fausse- vie numérique. Et pourtant j'ai l'impression que c'est un copain qui part, que je connaissais en ne pouvant peut-être même pas le reconnaître dans la rue. J'avais espéré le rencontrer un jour qu'il serait monté à Paris.

 Sans doute une de ses réalisations que je préfère.

 

Pour ceux qui ne le connaissaient pas, Cyril Tuloup était un jeune peintre talentueux de 21 ans, étudiant en philosophie, amoureux de la montagne, des dinosaures et de la couleur. Il avait le projet d'écrire un livre de de philosophie sur l'esthétique particulière de la figurine, pour lequel il m'avait contacté. Par mail et nos blogs, nous étions un peu en relation. Avoir un comparse étudiant en philosophie et peintre, c'était plutôt quelque chose d'extraordinaire à mes yeux.

 Le traitement des métaux, superbe.

 

Cyril a fait vivre un blog important pour notre petit microcosme. Toutes les semaines il recensait les plus belles pièces parues sur la toile, ses coups de cœurs, il publiait ses articles de sculpture, de peinture, d'exploration de la faune préhistorique, de réflexion sur la montagne. Et toujours à vouloir insuffler de la vie, de la beauté et de la spiritualité dans tous ces domaines. Je ne vais pas mentir, je ne comprenais pas toujours cette exaltation et son regard extatique sur le monde. Venant d'un philosophe en herbe, c'était d'autant plus incompréhensible.
Et pourtant, ça me manquera. Ce clic qui nous reliait à son univers, au creux de sa main contre la paroi, à la sensation des montagnes qui respirent. A l'odeur du soleil qui se lève, aux corps mis à l'épreuve, au monde éprouvé. Et ces caractères, cette vie si insaisissable et pourtant peinte avec talent sous nos yeux par ces mots. Comme de petits observateurs logés dans les parois et qui regarderaient la progression du grimpeur.

 

Ces parois au pied desquelles tu t'es éteint. Et les mots manquent pour décrire le ressenti de ce vide, cette tristesse.


Au revoir Cyril, en attendant de se retrouver, ailleurs peut-être, un jour, pour enfin partager ce verre que j'avais imaginé, que je puisse relire ce livre tant attendu, serrer la main de celui qui nous a tous motivé. Puisse ton œuvre en ce monde être pérenne. J'espère que, là où tu es, tu as enfin trouvé la paix que tu cherchais au cœur de ces montagnes. Et, léger comme l'air, sourire aux lèvres, de cheminer vers l'autre rive...


Cyril

 

 

31 octobre 2014

FURY, une réflexion sur l'horreur?

Profitant de quelques jours de vacances, je suis tout récemment allé voir FURY, le dernier film dans lequel joue ce très cher Brad Pitt, plus américain que jamais. J'y suis allé avec une certaine appréhension, voir une ode patriotique à la guerre ne m'enchantait pas, mais j'entretenais l'espoir que le film pourrait être plus que ça, après tout Brad est censé choisir ses rôles, et nous offrir des interprétations de qualité. Je n'écris pas ce billet pour juger du film, mais pour développer une ébauche de réflexion sur un point qui m'a paru important a posteriori.

Fury_poster

 

 

Néanmoins, parlons d'abord du film, et de son scénario (par là où, souvent, les films de guerre pèchent). Pour faire court, on suit un équipage de char Sherman à la toute fin de la guerre, dans le mois précédent la chute du Reichstag. La percée au travers de l'Allemagne est lente et plus coûteuse en hommes que jamais. Les deux armées sont affaiblies, et les chars US ne font guère le poids face à leurs homologues allemands. C'est dans ce contexte qu'un jeune tout droit sorti des jupes de sa mère vient remplacer un vétéran de l'équipage à peine décédé (ou plutôt, éparpillé). S'ensuit la découverte des horreurs de la guerre, de l'occupation en territoire conquis, de l'effondrement moral et mental des hommes. Les deux premiers tiers du film m'ont subjugué, l'horreur dépeinte fait mouche, et le film en deviendrait presque pour un peu un plaidoyer anti-militariste. Le dernier tiers en revanche, est vraiment décevant, on retrouve un héroïsme primaire, le sacrifice des hommes face à la barbarie nazie, les pelletées de cadavres allemands. On pouvait certes s'y attendre un peu, mais la tonalité du début du film était plus intéressante à mon sens, vu ce que les gamins grignotent comme violence au petit déj' entre la tv et internet, je préfère voir des images horrifiantes qui leur font entrevoir la réalité de la violence guerrière, plutôt que l'apologie de l'héroïsme militaire (bien qu'il puisse être nécessaire, dans certains cas). Plus dérangeant encore, Dieu remplace l'Amérique. Là où le héros était avant tout un patriote, il est, dans Fury, le Juste, le croyant qui au nom de son dieu, va terrasser l'infâme (pas l'infidèle, même si ça en a le vague relent). Le question que l'on pourrait se poser alors est celle de la qualité divine : est-ce un soutien moral individuel, ou un soutien idéologie plus global ? Ou les deux ? On se servirait de la religion pour justifier d'un combat et pour se donner courage dans l'affrontement, mais dans quelle mesure l'un céderait la place à l'autre ? Bref, la question pourrait être importante, la place de Dieu dans la guerre semble toujours bien mouvante dans l'esprit des hommes (et j'invite ceux que ça intéresse à regarder certains emblèmes utilisés par les personnels militaires US en Afghanistan : ça fourmille de références aux croisades).

 

Cependant, la réflexion dont je vais tenter de poser les bases ici n'est pas liée à l'instrumentalisation politique du divin, non. Le film se fait bien plus remarquer par son aspect sanglant, « meat grinder » comme diraient nos amis d'outre-Atlantique, et ses kilos de barbaque étalés à l'écran. Ce qui lui donnerait presque d'ailleurs un côté outrancier, exhib' pour certains amis journalistes (oui, tout le monde est mon ami aujourd'hui). Ce seraient oublier la réalité de la guerre, et du corps humain. Pourquoi, me direz-vous, ou pas, nous montrer l’atelier du joyeux boucher au canon de 50, les corps éclatés, le sang ruisselant, et les entrailles répandues, le tout écrasé par plusieurs tonnes d'acier chenillé ? Réponse évidente : pour nous choquer. Le but semble ici idéologique, on peut donc aller plus loin et dire : pour choquer le spectateur et faire naître en lui en prise de conscience quant à la réalité des conflits armés, dans le but de les rejeter, associer leur représentation à l'horreur absolue pour contraindre leur existence même au néant. En gros. Au delà de cette évidence, il s'agirait d'aller plus loin et de se demander ce que ces corps-morts ont de si choquant, et pourquoi les représentations des corps déchiquetés-décomposés-décharnés (rayez la mention inutile) suscitent chez nous l'horreur. On distinguera ici trois pistes de réflexion ontologiques en lien les unes avec les autres.

 

Affirmons tout d'abord l'incapacité de l'homme à réduire le corps humain à un simple donné ontique. Le problème auquel s'est heurté une partie de la métaphysique (et notamment la metaphysique moderne) est celui de l'ambivalence de l'humain : il est à la fois un corps, un étant, et plus qu'un corps, un être. L'homme est donc être de l'étant, et les champs ontologiques et ontiques se mêlent invariablement pour créer la réalité qui est la nôtre. On pourrait proposer une hypothèse à ce titre, sans fondement malheureusement, à savoir que l'étant serait un champ de l'être, que l'on n'aurait plus alors un rapport de dualité entre deux réalités qui s'entremêlent mais restent distinctes, mais un rapport d'inclusion de l'étant comme manifestation de l'être. Une sorte de supériorité metaphysique de l'être sur son corps (qui tend à se vérifier, de par la morale qui contraint les corps tout simplement, ou comme on l'a dans les principes sartriens de la néantisation). Mais, me direz-vous (car vous aimez me dire plein de choses, je le sais), pourquoi cette digression pseudo-philosophico-pédante ? Elle est essentielle pour affirmer une chose et asseoir une réalité indépassable : celle du lien entre l'être (ou ce que l'on met derrière, la conscience, l'âme, l'esprit...) et son corps comme réalité physique.

 

Cette identité être-corps nous conduit à analyser l'horreur du corps-mort comme étant le prisme de la révélation qui peut se faire jour à l'esprit humain : nous ne sommes que des corps. Ou du moins, nous sommes tributaires de la réalité physique qu'est celle de notre corps. Extrême vulnérabilité, et calice de la déréliction face à notre implacable finitude corporelle. Subdivisons en deux la problématique de l'identité, de la symbiose être-corps. D'un côté il y a l'horreur du corps d'autrui, et de la perte d'un être visible dans le corps inanimé. De l'autre la réflexion de cette perception, et la prise de conscience de sa propre mortalité, de sa propre limitation biologique. La première est particulièrement présente dans un passage de Fury (attention spoilers), avec le décès d'une jeune fille allemande et de sa cousine, écrasées par leur maison touchée pas des obus allemands. Or entre le personnage de la jeune fille et du rookie s'était crée une idylle, courte mais passionnée. Le personnage se faisait attachant, on lui imaginait un passé, des sentiments, bref de quoi créer un fort sentiment d'empathie et d'identification entre la jeune fille et le spectateur. Sa mort, et la vue de son corps traduisent donc l'effondrement de toute une réalité ; celle vécue par la jeune fille. Effondrement d'une seconde réalité ; celle du bleu-bite promis à une grande histoire d'amour. Il ne s'agit pas simplement de la fin d'une histoire pour le spectateur ; par l'empathie et le processus d'identification qui en découle (cf, pour ceux que ça intéresse, les « neurones miroirs » en neurologie), c'est la fin d'un ensemble de choses vécues, de plaisirs, d'un caractère particulier, de l'être qui animait ce corps désarticulé sans lui. La fin des possibles. Celle-ci suscite le premier sentiment d'horreur. Le second y est intrinsèque : la fin des possibles pour l'autre peut être la fin des possibles pour moi. Tout le processus d’identification empathique autrui/soi-même sert aussi à nous mettre en face de notre finitude, de celle de la finitude biologique (nous ne sommes que des corps) et, plus largement, de notre finitude en tant qu'êtres mortels. Pas besoin de s'étendre plus là dessus, je pense avoir été assez explicite précédemment.

 

Ce qui ressort de ces deux causes de l'horreur, c'est la dichotomie persistante entre la réalité empirique et la réalité ontologique de l'homme. Il lui est impossible de vivre sans son corps (même lorsque celui-ci n'est que fardeau), et il lui est donc impossible de penser la séparation des deux entités. De là pourrait venir la peur du zombie, le corps mort relevé par un principe qui n'est pas la vie mais qu'on ne peut même pas imaginer car notre réalité, définie par nos caractères, ne nous le permet pas. Un troisième stade de l'horreur est atteint lorsque le processus empathique d'identification devient impossible, avec le corps qui n'est pas simplement corps-mort mais est corps-éparpillé (bien que cela devrait pouvoir s'applique au corps décomposé). Le corps-entier garantit en quelque sorte la possibilité d'envisager l'être qui fut là, dans le corps, tandis que le corps-éparpillé nous mène à un stade de perception de la réalité physique de l'homme encore plus profond : le corps déchiqueté devient morceau de viande, le même que celui que l'on aperçoit sur l'étalage des boucheries. Le visage semble d'importance ici aussi, et l'on veillera à envisager la place du visage dans la perception du corps mort comme étant un facteur d'identification par empathie plus ou moins important. Le corps en morceau, éparpillé, empêche toute empathie, et met définitivement fin à la perception de l'être dans le corps. Psychologiquement, c'est comme si face au corps-éparpillé, le mot « humanité » n'était plus un qualificatif pertinent et devait s'effacer devant l'horreur. Celle-ci n'est donc plus celle de l'empathie (bien qu'elle puisse la suivre) mais est celle de l'évidence de la réalité physique. Elle est donc elle aussi réflexive, car elle nous ramène à notre propre déliquescence corporelle. On pourrait sans aucun doute relier au corps-éparpillé le corps écorché, en ce sens qu'il empêche lui aussi le principe d'identification de fonctionner. Un exemple concret de l'impossibilité d'identification au corps-éparpillé se trouve dans la différence de traitement réservée aux soldats allemands et à l'équipage du char américain. Dans le cadre d'une narration, il est important de pouvoir s'identifier aux héros, tandis que l'adversaire peut au contraire, et cela est sûrement souhaitable, souffrir de mutilations plus prononcées, rendant l'identification impossible. Là où les SS se font déchiqueter, les héros américains ont beau se faire tirer dessus, ou même encaisser de plein fouet des explosions de grenade, leur corps reste entier, et donc préservé de l'éparpillement. Leur corps-entier joue, dans le processus de narration, le garant de l'identification du spectateur aux héros. On pourrait même établir une petite classification du degré de maltraitance du cadavre en fonction de l'intensité d'identification du spectateur souhaitée par le réalisateur, les personnages ayant une mort plus ou moins affreuse en fonction de leur morale personnelle (ce qui dans l'ordre donnerait quelque chose comme Jon Bernthal > Michael Pena > Shia LaBeouf > Brad Pitt. Brad ayant évidemment le beau rôle, son corps est le moins abîmé).

 

fury sherman

 

Cette petite typologie des causes de l'horreur ne se veut pas exhaustive, mais peut ouvrir, peut-être et je l'espère, des portes à certaines réflexions. Elle n'a guère de fondements scientifiques, et ne se base pas forcément directement sur des théories philosophiques reconnues (bien qu'on puisse sentir certaines influences). Les hypothèses soutenues ici ne sont que des hypothèses et n'ont que pour vocation de nous emmener sur les sentiers de la réflexion. Grande est la part faite au corps-mort, et à toute une vision ontologique de l'horreur, qui ne prend donc pas en compte certains aspect pouvant être constitutifs de l'horreur, comme par exemple la violence, ou le degré d'attachement aux personnages. Néanmoins j'espère que ces quelques germes d'idées ont pu vous intéresser, n'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me dire ce que vous en avez pensé, et pourquoi pas pour en discuter.

 

En tout cas, merci à ceux qui ont eu le courage d'aller au bout, 

Bonne soirée!


Ps: désolé par avance pour les fautes d'orthographe ou de syntaxe, les phrases un peu complexes, je poste ça à chaud et n'ai pas trop eu le courage de me lire ce soir.

2 octobre 2014

Genestealer Space Hulk

Waw, ça fait un sacré paquet de temps que je ne suis pas passé par ici. Pourtant ce ne sont pas les activités figurinistiques qui ont manqué, ni les parties jouées (de jeux de plateau). Que dire si ce n'est que la vie nous reserve parfois (souvent) des bas parmis les hauts, auxquels on s'habitue, mais jamais vraiment. La condition humaine ressentie dans son absolue réalité, si l'on peut dire. Des évènements qui m'ont de fait conduit à me retirer quelque temps de la vie "active" (Dieu qui cette expression est laide et réductrice!) et éloigné de l'établi.

Néanmoins (car tout n'est pas noir, bien au contraire, il suffit d'apprendre à regarder la lumière telle qu'elle est), il y eut un peu d'activité peinturluresque ces derniers temps, après ce grand trou d'inactivité et d'alitement. Une ou deux figurines Bamaka pour Eden, des spaces marines 40k, un ou deux orques battle. Rien de folichon, on reconnaît bien mon rythme de peinture digne d'une amibe. Je posterai ça un jour, quand je trouverais le temps (car, au fond, c'est toujours lui qu'on ne saisit pas). 

Dernièrement, j'ai investi dans Space Hulk, tant pour les figurines que pour le jeu en lui-même. Et puis un paquet de terminators ça ne se refuse pas! J'ai donc entamé la peinture avec un test sur un genestealer, que voici:

 

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C'est peint très vite, à coup de lavis et de brossages sur sous-couche blanche, l'idée étant d'aller, justement, vite (peindre les genestealers c'est pas ce qui me botte le plus). La qualité affreuse de la photo ne rend pas justice aux différentes couleurs, la chitine et les griffes sont très brillantes, pour renforcer l'aspect organiques de ces bestioles. Deux pas-de-bol sur cette fig: la sous-couche GW, qui a eu un rendu granuleux (malgré un énergique secouage), et le vernis, qui lui a déposé un léger voile blanc sur le tout (pour la carapace c'est pas top). nb: penser à investir dans du meilleur vernis.

Bien content du rendu final, par rapport au temps passé. Peindre le tout de cette manière me semble bien envisageable. J'ai choisi de placer les figurines sur des socles 25mm normaux pour pouvoir à loisir utiliser ces Genestealers à 40k (si je rejoue un jour, et que je peins les tyrannides de bataille pour Maccrage qui dorment depuis des lustres dans leur boiboite).

 

Je ferais au mieux pour poster mon avancement de ces méchantes bêtes.

-B_T_B-

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8 février 2014

[Wh40K] Sorcier Word Bearer

Salut!

Voilà, mon sorcier Word Bearer sur base de l'archiviste Dark Angel de Vengeance Noire est fini, et je suis très content du résultat :). Bon, la peinture a été assez rapide, et j'ai pas cherché à aller très loin dans le traitement des couleurs, mais j'aime bien le résultat fini, je trouve que ce sorcier a la classe, la prestance d'un serviteur des dieux noirs.

Voilà quelques photos:

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Niveau fluff, il s'agit du sorcier SiGvalD, un adepte de Tzeench qui a rejoint la légion Word Bearer comme son maître le lui avait ordonné. Les motivations du dieu restent floues à ce jour, toujours est-il que SiGvalD a été envoyé par le Seigneur du Chaos Bel'Karat l'Impie sur le petit monde-ruche d'Absalon IV pour préparer son invasion par la légion en infiltrant les réseaux de la pègre et les gangs locaux. 

C'est rapide, mais quand j'aurais du temps j'écrirais une vraie petite nouvelle pour décrire ces évènements, ça peut être sympa comme tout à faire.

Bonne peinture!

-B_T_B-

4 février 2014

[Wh40k] Cultistes du Chaos DV

Salut!

Voilà, ça fait quelque temps que je devais faire des photos de ma seconde escouade de cultistes de DV, j'ai enfin pris le temps de le faire! 

Niveau peinture, j'ai profité de ces figurines pour tester le pré-ombrage, bien que les figurines n'y soient pas forcément très adaptées. Le résultat est très satisfaisant je trouve, les drapés rouges et jaunes/marrons ainsi que les peaux ont été traités de la sorte. Le reste a été fini avec des techniques plus conventionnelles. J'ai aussi utilisé le lining pour améliorer la lecture des figurines, et c'est vrai que ça joue pas mal... Idem, j'ai testé les derniers pots citadel FX avec ces figs: celui pour la rouille, les traces de boue/huile, et l'oxydation. Pas encore une très bonne maîtrise mais ça rend pas mal pour peu de temps passé. J'avais prévu de faire un article dessus et puis finalement il y a des posts sur le warfo/les blogs qui sont déjà bien assez explicites... Les socles sont faits avec de la pate terre brisée de chez Ziterdes.

Bref, je suis content du résulat global, place aux photos donc, lesquelles sont sans/avec flash histoire d'avoir une idée de l'aspect réel de la figurine, d'abord le groupe puis quelques photos individuelles:

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Voilà, sous peu, le sorcier du chaos terminé!

Bonne peinture,

-B_T_B-

29 janvier 2014

WIP: du Space Marine du Chaos sur l'établi.

Salut!

Je suis toujours là, j'ai terminé la semaine dernière l'escouade de cultistes de DV avec les fusils automatiques, j'attend juste de trouver un peu de temps pour faire des photos un peu potables. En même temps je progresse sur mon sorcier Word Bearer qui prend doucement forme. En ce moment la peinture c'est une couleur par ci par là quand j'ai le temps, donc ce n'est guère productif ^^.

 

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En parallèle j'ai commencé la conversion des motards Dark Angels en supôts des Dieux Noirs. Pourquoi? Parce qu'il me semble que j'arrive à un total d'un peu plus de 250 pts avec les deux escouades de cultistes, le sorcier et les 3 motos, et que 250 pts me permet de jouer une ou deux petites escarmouches pour me familiariser avec des règles auxquelles je n'ai pas touché depuis... au moins huit ans (il me semble avoir joué ma dernière partie avec la V4, mais comme je me perd dans les versions...). Ayant peut-être trouvé un acolyte de peinture/jeu qui souhaite se relancer là-dedans, ça peut être sympa de construire des armées à taille égale dans le même temps, et de jouer progressivement, avec de plus en plus de troupes.

 

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Bref, je m'exerce sur ces motards avec la résine verte et ma foi jusqu'ici je suis pas mécontent de ce que j'ai pu faire :). Il y a toujours des problèmes de lissage, de symétrie etc, mais à la peinture ça devrait être moins visible et plutôt sympa, du moins j'espère!

C'est tout, bonne peinture!

-B_T_B-

 

 

 

18 janvier 2014

Le loup de Wall-Street, Scorsese ethnologue?

Salut!

Voilà j'ai vu le Loup de Wall-Street l'autre soir, et le film m'a inspiré; je me permet de poster ici un article de "considérations anthropologiques" sur le film, j'espère que ça pourra en intéresser quelques uns, et que certains iront jusqu'au bout. Quoiqu'il en soit, bonne lecture!

 

Scorsese ethnologue ? De l'état de culture à l'état de nature dans Le loup de Wall-Street.


Le Loup de Wall-Street, encensé par la critique, nous offre une observation sans concession du monde de la finance et de ce Loup qui rôde autour des actionnaires pour s'enrichir. Mais le réalisateur, considéré par beaucoup comme un génie du septième art, nous a habitué à aller plus loin que la simple observation, à aller creuser au fondement de ces objets d'étude pour décrire, de façon indirecte, une réalité humaine. Il faudrait donc avant tout analyser le regard que Scorsese porte sur le monde de la finance. On pourrait en effet qualifier son film d' « ethnologie » : il présente le milieu dans lequel évoluent les courtiers en bourse, leurs pratiques, institutions, la façon dont ils organisent l'espace, en bref, tout ce qui fait le fonctionnement de cette société. Ce qui nous intéresse particulièrement ici c'est l'analyse anthropologique que l'on peut faire de ces données « ethnographiques ». On notera l'emploi des guillemets pour souligner que le caractère ethnologique de ces données est tout à fait relatif : il s'agit d'un film, tiré d'une œuvre littéraire, nous ne sommes pas en présence d'un ensemble de données empiriques à analyser.
Néanmoins, il semble intéressant de pointer du doigt ce que Scorsese veut -peut-être inconsciemment- nous montrer : que l'homme à l'état de culture peut retourner à l'état de nature et, que son intégration dans une formation sociale à taille réduite dans un système beaucoup plus global peut favoriser ce passage à caractère quasi-transgressif. En d'autres termes, comment le milieu de la finance, la pointe de la culture occidentale et de son rationalisme, est un passage vers un état de nature « sauvage ».

Présentons alors le milieu boursier : en en brossant assez grossièrement le portrait, on trouve des courtiers en concurrence pour s'enrichir individuellement au détriment d'autres individus, en profitant pour cela de leur crédulité liée à la méconnaissance des mécanismes de fonctionnement du système financier. Celui qui réussit, qui découvre une méthode permettant un profit élevé et rapide, est élevé au rang de directeur d'agence, et supervise les activités d'autres courtiers. Il doit alors savoir gérer ses profits, ceux de ses employés, et répondre à leurs besoins : double contrainte, qui est celle que connaît tout patron dans le système capitaliste : majorer ses revenus grâce à ses employés tout en permettant aux employés de faire de même.
Là où le milieu boursier se distingue d'autres formations sociales, c'est par la puissance visuelle des rites et pratiques en place dans ce milieu. Sur ce point, pas de doute, Scorsese sait de quoi il parle, sa filmographie est à ce titre sans équivoque : on le sait avant même de mettre les pieds dans la salle ; on va voir de la drogue, du sexe, et du sang. C'est dans la mise en scène que ces sujets prennent une importance bien particulière.
La drogue fait partie de la vie du courtier : tous en font usage, en particulier l’antihéros incarné par Leonardo Dicaprio, toxicomane génie de l'investissement boursier. On distingue dans le film deux motifs à l'usage intensif de stupéfiants : l'efficacité, la cocaïne permettant une meilleure productivité par l'accroissement temporaire des facultés de perception et d'analyse de l'individu, et le lâcher-prise. C'est ce second motif qui s'avère être le plus intéressant, il est sous-tendu par une motivation nihiliste, qui s'incarne dans le discours tenu par Jordan Belfort à Donnie Azoff près de la piscine de la luxueuse demeure du Loup, alors que celui-ci a été assigné à résidence par la police et a arrêté toute consommation d'alcool et de drogue : le monde devient insupportable, ennuyeux. La drogue en permettant un lâcher-prise, une déconnexion d'avec le monde des simples vivants est une part intégrante de la vie du courtier : son usage est indispensable et ritualisé par la société boursière. L'individu va devoir consommer des drogues : pour être efficace, pour montrer son aisance financière (qui lui permettra de consommer d'autant plus et des produits d'autant plus rares et coûteux), en un mot, pour s'intégrer à son environnement social et y persister. Intégration qui est aussi synonyme de rejet de la culture occidentale, méprisée, bien qu'elle permette l'enrichissement de ces mêmes boursiers. A l'impératif matériel s'ajoute donc l'impératif moral : rejeter en bloc les codes culturels conventionnels de l'occident.
Ce rejet de la culture est conscient et inconscient, volontaire et involontaire, obéit à une logique de fonctionnement duale : plus l'individu va obéir consciemment à ces pratiques de rejet de la culture, plus il va développer inconsciemment des façons d'agir qui s'opposeront à la culture. Dans les pratiques conscientes de ce rejet, on a bien entendu la drogue, mais aussi l'opulence et le rapport à la sexualité (bien que celui-ci se situe dans un entre-deux ; de fait on peut considérer que toute pratique consciente est intériorisée et devient part intégrante de l'habitus de l'individu, ce qui la fait devenir inconsciente avec le temps).

La société capitaliste incite à amasser des richesses pour les réinvestir : créer toujours du capital. On pourrait penser que les courtiers sont tout à fait dans cette logique. Or, pour assurer la pérennité de ce modèle économique, il faut y croire : son fonctionnement présuppose la croyance en des valeurs, en particulier la croyance en la valeur de la production matérielle et en celle de la monnaie. C'est là où la société boursière fait montre de son insubordination envers le monde : l'accumulation de richesses obéit à un paradoxe. D'un côté elle apparaît comme une finalité (il faut avoir de l'argent, toujours plus d'argent), et de l'autre elle est désacralisée (le bien matériel est tellement accessible que l'individu perd toute la croyance qu'il avait en lui, entraînant l'explosion des croyances qui régissaient la vision du monde de l'individu).

Le rapport à la sexualité est lui aussi un rapport d'opposition à la culture occidentale et à ses institutions : le sexe est consommation (avec de l'argent « you can buy better pussy » nous dit le principal protagoniste) faisant fi de toute intimité, de toute pudeur, tant dans la formation sociale boursière même qu'au travers de l'intervention d'agents qui lui sont extérieurs mais ont été partiellement intégrés au système : les prostituées. Il s'agit là aussi d'un impératif de cette société : désacraliser la sexualité et surtout, désacraliser le mariage, renier cette institution en montrant un nombre incalculable de relation extra-conjugales. Le comportement de Jordan Belfort est à ce titre très instructif : alors qu'il est marié, il intègre la société boursière et se trouve doté d'une sorte de mentor, un courtier très efficace (incarné par Matthew McConaughey). Celui-ci lui explique la nécessité qu'il y a à se masturber au moins deux fois par jour pour détendre des nerfs soumis à de trop rudes tensions dans l'exercice de leur profession (passage d'une sexualité tournée vers l'altérité à une sexualité posant l'orgasme comme finalité de nécessité : le rapport à la sexualité se vit exclusivement dans l'individualité), et lui fait découvrir la prostitution. La prostitution est montrée par Scorsese comme étant une institution : elle fait partie du parcours initiatique du jeune boursier et rythme sa vie. Le directeur d'agence est même celui qui fournit des prostituées à ses employées pour fêter leurs bons résultats. En réalité, il s'agit de survie pour le courtier en bourse : la masturbation, la consommation de drogues, et la prostitution sont des moyens pour lui de survivre face à la nature de la société. L'enseignement principal de Matthew McConaughey étant « How the fuck else do you do this job ? Cocaine and hookers, man » (comment pourrait on se torcher ce boulot, sinon avec de la cocaïne et des putes mon pote?). La société culturelle, acquiert par ce biais un état proche de celui de la nature sauvage : il s'agit de lui survivre. Pour cela, il faut renoncer à la culture et adopter un état de nature, opposer à la violence de ses normes la violence de nouvelles normes.

La modification de la perception de la sexualité amène à considérer le mariage comme totalement artificiel : il ne compte plus, pour personne. On balaye ici une institution fondamentale de la culture occidentale. Ce rejet est symptomatique de ce qui caractérise la société de bourse du XXIe siècle. On note l'importance que le réalisateur a donné à ce qui pourrait n'apparaître, de prime abord, que comme un détail anodin : la consanguinité. Le personnage de Donnie Azoff, campé par Jonah Hill, est présenté comme ayant épousé sa cousine, la fille d'un oncle ou d'une tante. Ces mariages entre cousins aussi proches sont considérés comme incestueux (ou quasiment) dans de nombreuses cultures dans le monde, y compris dans la culture occidentale (d'où la gène de Donnie Azoff lorsque Jordan Belfort l'interroge à ce sujet). La prohibition de l'inceste est moins liée, selon Claude Levi-Strauss (cf : Les structures élémentaires de la parenté), à la peur de la consanguinité qu'au besoin qu'a l'homme de former société : la prohibition de l'inceste permet l'échange de femmes entre les hommes, et donc de créer du lien social au travers des alliances matrimoniales. Briser le tabou de l'inceste, c'est rejeter la possibilité de créer le lien social, c'est se renfermer sur sa famille en la constituant comme un cercle d'exclusivité (comme ont pu le faire des rois et reines de jadis). Rupture avec les règles qui ont fondé la société, rupture avec l'homme culturel et social pour aller vers un homme à l'état de « nature ».

Évitons ici la confusion : lorsque l'on dit que l'homme tend vers un état de nature, c'est bien entendu faux, l'homme reste culturel étant donné qu'il inscrit son existence dans une vie sociale. Ici l'homme occidental se rapproche de l'état tribal, de la société clanique. Si nous ne pouvons pas décemment avoir un regard ethnocentriste sur les faits, il faut aussi savoir observer les faits dans leur juste mesure : la culture occidentale considère les sociétés ayant une courbe d'évolution technologique différente comme des sociétés primitives, plus proches de l'état de nature. De là l'idée que l'homme occidental se rapproche de ce qu'il considère comme un « état de nature » : le sauvage, le primitif l'appelle. Sans considérer qu'il y ait un état de nature à proprement parlé, on peut dire dans cette optique occidentale du traitement du sujet que l'homme se rapproche de l'état de nature par opposition à l'état de culture constitutif associé à l'occident.

De pratiques conscientes découlent des pratiques intériorisées, qui permettent à la société boursière de se refermer sur elle-même, de se constituer clan, tribu, grâce à la création d'une hiérarchie au travers de l'étalage de l'aisance financière. Les courtiers sont obnubilés par la valeur de ce qu'ils portent, par la marque de leurs vêtements, alors qu'ils n'y accordent que peu d’intérêt en finalité : c'est la valeur de distinction qui importe, c'est le fait que le plébéien ne pourra se promener dans la rue avec « un tailleur Chanel à $4000 ». C'est la somme dépensée qui les institue comme membres d'un clan à part entière, qui se distingue par sa capacité à posséder des moyens matériels, à ne pouvoir se passer de ceux-ci et à les dédaigner et les mépriser dans le même mouvement. La hiérarchie ainsi crée n'a donc que peu d'importance dans la structure interne de la société de bourse : elle n'a de valeur que dans son effet sur ce qui entoure le clan.

C'est là que la mise en scène de Scorsese s'avère brillante : les pratiques de courtiers deviennent des attitudes intériorisées, qui n'ont plus guère de sens rationnel, se rapprochent de pratiques mystiques, de ce que l'homme occidental attribue volontiers aux sauvages, aux primitifs (sans voir ce qui chez lui est du même ordre). Les mimiques, les cris martiaux, les chants, les discours du chef de guerre, autant de pratiques que l'on relie inconsciemment à ce qui est de l'ordre de la nature, du sauvage dans sa jungle. Deux scènes sont très évocatrices de cette mise en valeur de l'aspect sauvage de la société de bourse. La première, c'est la tonte publique d'une secrétaire : celle-ci accepte de se faire raser la tête contre une forte somme d'argent qui seront ré-investis dans des implants mammaires. Les spectateurs, soit l'ensemble des courtiers, crient alors « Scalp ! Scalp ! Scalp ! », référence aux pratiques des sauvages Indiens d'Amérique du Nord qui ont été exterminés par ces Américains si civilisés. Réappropriation des pratiques qui montre bien que Scorsese joue avec les codes sociaux pour montrer la force de la culture dans l'intériorisation de comportements par les individus. La seconde scène est plutôt une seconde pratique : le mentor de Jordan Belfort se tape sur la poitrine de façon régulière en produisant un son guttural au milieu d'un restaurant particulièrement luxueux, et cela sans donner aucune justification à son geste. Il incite Jordan Belfort à faire de même et celui-ci de reprendre ce code, mi-perplexe mi-amusé. Ce dernier réutilise toute cette gestuelle lors d'un discours à ses courtiers, qui l'entonnent de concert : mélange de chant guerrier et mystique, celui d'un clan avant qu'il ne parte à la guerre, qui fait appel de façon ritualisée à ses esprits pour se protéger.

Ce passage de l'état de culture à l'état de nature, on pourrait dire de l'état de société globalisée à l'état de société clanique, n'est pas analysé de façon plus profonde par Scorsese lui-même. En bon ethnologue-réalisateur, il se contente de données qu'il analyse et nous rend une copie déjà bien complète : la société de bourse en voulant s'élever au dessus des canons qui ont permis son émergence, crée un contre-modèle culturel qui fait abstraction des valeurs qui l'ont bâties. Elle se coupe du reste du monde en en ayant compris le fonctionnement à la perfection. Elle joue, entretient une distinction permanente entre un monde dominé et un monde de dominants insoumis. Cette distanciation qu'elle crée amène à la formation d'une société clanique, qui obéit à ses propres lois, à ses impératifs de fonctionnement, qui modifie les individus et inscrit en eux de nouveaux comportements.

 

Quelle analyse anthropologique pourrait entraîner l'étude de telles données ? L'idée très simple que l'homme est en jeu permanent entre les valeurs qu'il considère comme étant propre à sa nature et celles qui sont liées pour lui à sa culture. Ce jeu est inconscient et pourrait obéir à une loi de proportionnalité : plus l'homme s'intègre à la culture dans une sphère de son existence, plus il a besoin de se libérer de la culture dans une autre sphère : double effet de la culture sur une essence humaine, à la fois coercitive et libératrice, car elle contraint l'homme et lui permet de faire société. La culture crée l'homme, à la fois l'homme culturel et son double naturel : c'est la culture qui définit l'homme naturel. A lui de jongler entre ces deux états, entre l'état de nature, et l'état de culture. La société de bourse cherche, et trouve ainsi son milieu : dans un ensemble de pratique considérées comme étant au summum du raffinement, qui contraint les hommes et les fait s'intégrer dans la société globalisée, sa contrepartie persistant dans l'avalanche de scènes de débauche qui constitue le quotidien de ces hommes et de ces femmes. Il est donc illusoire de vouloir dissocier nature et culture : les deux cohabitent en permanence, et plus la culture sera forte, plus la nature (une création culturelle) aura besoin de s'exprimer. D'où l'antagonisme résidant dans les comportements des courtiers, et dans notre perception de ceux-ci, à la fois attirant et répulsifs, comme pour deux aimants dont on oppose les polarités identiques : l'homme cherche l'équilibre, dans ces deux positifs que sont nature et culture. La formation de société clanique est à ce titre un moyen humain de trouver l'équilibre, entre l'ordre social global dans lequel elles s'inscrivent, et le micro-système qui permet l'existence à l'état de nature de chacun, permet la libération de l'état de nature au travers de pratiques ritualisées, instituées comme étant propre à la nature.

Scorsese nous présente ce que l'on pourrait considérer comme une micro-société en marge de la société, pour mieux nous contraindre à percevoir une vérité sociale dans ses images : l'homme est toujours une construction sociale, et le monde de la finance est une construction sociale dont l'émergence a été autorisée par une structure sociale bien plus globale. La scène qui clôture le film est sans équivoque : tous veulent atteindre cet idéal de sublimation des passions, un état de nature et de culture poussés conjointement à leur paroxysme, comme si, au delà des distinctions individuelles, l'essence de l'homme reposait dans cette volonté de tendre vers un absolu qui le dépasse, vers une vérité de vie toujours plus gourmande et plus inaccessible.

 

 Merci d'avoir tenu jusqu'au bout, n'hésitez pas à poster vos impressions ;)

-B_T_B-

 

17 janvier 2014

[WIP] Convertir un sorcier du Chaos à partir de l'archiviste de Dark Vengeance

Salut!

Outre les cultistes de Dark Vengeance, qui me prennent du temps et que j'ai du mal à finir (plus que trois yeaaah), j'ai avancé une conversion de sorcier du Chaos à partir de l'archiviste Dark Angel de la même boite. En effet, les prix de GW étant largement prohibitifs, je vais essayer autant que faire se peut de me constituer une force de Word Bearers en convertissant des figs plutôt qu'en en achetant. Ca tombe bien, entre les Dark Angels de cette boite et mes stocks perso, j'ai une bonne montagne de marines de l'espace à convertir. Néanmoins, je n'ai pas le talent et l'entraînement nécessaire pour tout sculpter donc je vais compléter les modifications par des pièces détachés de SMC, histoire d'avoir quand même une bonne emprunte chaotique sur mes guerriers.

 

DSC_0033[1]

J'ai donc ouvert le bal de la conversion avec l'archiviste Dark Angel. C'est mon premier vrai essai de modification de figurine avec de la résine verte, et je suis plutôt content de ce que j'ai fait :) Au programme:

-enlever la tête encapuchonnée, la remplacer par une tête de chaoteux et créer une colerette derrière la tête (une épaulière de SM découpée et retaillée a fait l'affaire)
-remplacer le bras avec l'épée par un un mélange de pièces SM et SMC
-enlever les cornes et sceau de pureté de l'épaulière droite et remodeler un crâne tout simple
-enlever le symbole DA à l'avant de la toge et essayer de recréer les plis du tissu
-enlever les symboles des jambières et tenter de les modeler pour les rendre plus SMC
-changer le paquetage pour un vieux modèle
-mettre de la bidoche sur le socle.

 

DSC_0034[1]

Pas grand chose pour beaucoup donc, mais pour moi ça n'a pas été une si mince affaire... 

 

DSC_0035[1]

Je suis content du rendu général, et de ce que j'ai fait avec la résine. Ce n'est pas assez propre, pas assez lisse et droit, mais je pense que ça viendra avec la pratique. Et la peinture devrait me permettre de rattraper un peu les endroits brouillons (le haut de la toge par exemple).

A bientôt, et bonne peinture d'ici là!

-B_T_B-

 

 

 

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